Annie Moyat-Jaury et Michaël Drouant viennent de rejoindre l’équipe de dignitaires menée par le Grand Maître, Jean-Pierre Vézien, qui lance un appel à d’autres candidats afin de rajeunir les troupes du grand conseil de la commanderie du Saulte-Bouchon.
Selon le cérémonial du 2 Février 1975 de la commanderie du Saulte-Bouchon champenois, Annie Moyat-Jaury et Michaël Drouant ont reçu leur cape de dignitaire lors du 156 ème Chapitre de février dernier.
Ils font officiellement partie de cet ordre vinique qui fêtera l’an prochain son cinquantenaire (voir encadré).
Une équipe incomplète et à renouveler
À 45 ans, Annie Moyat-Jaury réalise un rêve. « Je pensais que c’était inaccessible car je ne suis pas manipulante » , lance avec un large sourire cette viticultrice de Polisy. Elle raconte : « La photo de François Brossolette en dignitaire sur la cheminée m’a toujours attiré l’œil et c’est lui qui m’a fait découvrir la commanderie. Rien que la tenue est déjà impressionnante. Cette commanderie marque l’excellence, le prestige. C’est une reconnaissance professionnelle. Et puis il y a une brèche qui s’est ouverte avec cet appel, alors j’ai postulé. La réunion qui a suivi, m’a permis d’approfondir mes connaissances sur la commanderie et ça a été le déclic ! » « Oui nous avons fait appel aux jeunes générations car nous cherchons à renouveler un peu notre équipe », éclaire Jean Laurent, dignitaire. « Nous avons réuni une centaine de personnes pour leur expliquer ce que sont la commanderie et le rôle des dignitaires », renchérit Tina Dumont, grande chambrière.
« Cette commanderie marque l’excellence, le prestige. C’est une reconnaissance professionnelle » Annie Moyat-Jaury.
Titulaire d’un BTS commercial, Annie Moyat-Jaury est revenue rapidement sur l’exploitation viticole familiale. Dynamique, créative et d’un naturel joyeux, elle s’investit énormément au sein de son village, de la section locale du syndicat des vignerons, mais également « dans tout ce qui touche les institutions champenoises. »
La tradition à transmettre
Haut-Marnais d’origine, Michaël Drouant a une formation de biologiste. Il est arrivé « par amour » pour Marie Fays et est, depuis, vigneron au champagne André Fays de Celles-sur-Ource. On dit de ce quadragénaire qu’il est très actif, aimant la nature, sportif et épicurien.
« Pour moi, la commanderie représente la tradition. C’est important de la perpétuer. C‘est même un devoir. Les jeunes générations doivent prendre le relais » , confie-t-il avant de reconnaître que le chapitre de février était impressionnant. « Je n’ai pas beaucoup dormi pendant dix jours : le poids de la responsabilité et d’être digne de cette confiance, digne de ces symboles et de faire partie de cette famille sans doute ! », ajoute avec sincérité Annie Moyat-Jaury.
« C’est de la transmission en effet, mais tout en s’amusant » , tempère toutefois Jean Laurent.
Michaël Drouant assume désormais le rôle de porte emblème au sein du grand conseil. Il remplace Olivier Desfossés. « Au début, nous n’avions pas d’emblème. La bannière est arrivée dans les années 1990. Beaucoup de personnes sont rentrées à la commanderie en tant que porte-emblème ou porte-fousseux », raconte Jean-Pierre Vézien, le Grand Maître. « C’est le premier qu’on voit ! » , glisse Jean Laurent avec humour.
Annie Moyat-Jaury est cellérière, un poste féminin qui vient d’être créé. « Je suis chargée des approvisionnements et éloigneuse de chagrin. Cellérière était le terme au départ qui désigne une religieuse préposée à l’intendance . » « Comme je veille à ce que ces messieurs soient toujours bien mis, Annie devra veiller à ce que tout se passe bien pour les futurs chevaliers » , explique aussi Tina Dumont, l’une des deux femmes du grand conseil. Elles sont désormais trois.
Appel aux plus jeunes
Les nouveaux dignitaires sont assurément heureux de commencer « cette nouvelle aventure » . « J’espère que l’on va donner envie à d’autres », pointe Michaël Drouant.
« C’est effectivement accessible à tout le monde. Il suffit d’avoir envie d’y être » , insiste Tina Dumont. « Il y a du protocole mais aussi de l’humour » , renchérit Jean Laurent qui précise que la commanderie Saulte-Bouchon est l’étendard de la Côte des Bar. « On regroupe la Champagne méridionale », scande-t-il.
Le Grand Maître veut aussi faire valoir le côté fraternel et convivial. « On vient de différents villages. On apprend à se connaître et finalement ça crée un bon groupe qui regarde dans le même sens », signale Jean-Pierre Vézien, citant les voyages faits en commun par exemple.
Et Tina Dumont de préciser l’appel lancé pour compléter le grand conseil : « Ce serait bien que des jeunes viennent des secteurs qui sont moins représentés. Nous représentons la Côte des Bar mais aussi Villenauxe et Montgueux. On tient à cette unité du vignoble ! »
La commanderie du Saulte-Bouchon champenois sera présente à la Foire de Bar-sur-Seine, les 15 et 16 avril prochains.
Un chapitre est prévu lors de la Route du champagne en fête à Celles-sur-Ource, les 29 et 30 août. « Nous travaillons à un livre sur 50 ans de souvenirs qui sortira fin 2024 où chacun des intronisés se retrouvera », précise encore Jean-Pierre Vézien.
Contact pour intégrer la commanderie du Saulte-Bouchon champenois, s’adresser à Carole Massin : carole2@champagne-mas.com ou saulte-bouchon.com