Barséquanais. La commission des viticultrices de Champagne propose actuellement une session de formation pour protéger son corps d’éventuels maux.
Zéro trouble musculo-squelettiques* est l’intitulé d’une formation qu’ont choisi de suivre douze viticultrices et viticulteurs aubois. Être à l’écoute de son corps pour travailler sereinement dans les vignes, en cuverie ou cave, et sans souffrance, tel est l’objectif. Car malgré la mécanisation d’un certain nombre de tâches, et l’évolution des outils et équipements, les travaux demeurent, en viticulture, physiques et répétitifs pour le corps.
En salle et sur le terrain
En février dernier, un nouveau bureau de la commission des viticultrices de la Champagne a été élu à Chouilly. Cette composante du Syndicat général des vignerons est désormais présidée par Séverine Couvreur qui, comme ses collègues de la commission, souhaite redonner le rôle qui leur revient, aux femmes en viticulture, et s’attaquer aux grands sujets d’actualité. Le développement durable et la responsabilité sociétale de l’entreprise sont de ceux-là, mais la santé au travail est un autre sujet important.
Et c’est celui qui a été retenu pour une nouvelle session de formation proposée dans l’Aube par la commission des viticultrices dont la vice-présidente pour l’Aube est Lucie Virey, viticultrice à Balnot-sur-Laignes.
Financée par la Mutualité sociale agricole, cette session de formation est dispensée par des professionnels de l’organisme Kiné forme et santé. « Le premier rendez-vous a eu lieu le 1 er mars en salle, où nous avons vu comment utiliser au mieux son dos au quotidien.
Nous avons six autres rendez-vous, dont certains sur le terrain comme ce vendredi, et d’autres après les vendanges », souligne Lucie Virey. « À chaque intervention en effet, il y a de la théorie mais aussi de la pratique, afin de corriger certaines postures par exemple, et changer les habitudes », renchérit Lucie Picard, kinésithérapeute et formatrice du jour.
Les travaux actuels de la taille
En sa compagnie, les stagiaires (et pas seulement des femmes) avaient rendez-vous sur une parcelle de vigne. « Je vais les observer tailler, tirer les bois et attacher ; ensuite je m’adresserais à chacun pour voir comment on peut améliorer les conditions de travail », reprend Lucie Picard.
Marinette, qui a mal aux genoux, dispose déjà d’un appareil pour éviter les douleurs trop fortes. Elle participe à la formation pour « adapter les mouvements aux travaux effectués et ne plus souffrir ». Comme elle, certains ont déjà cherché des moyens pour pallier leurs soucis personnels de santé, mais tous les conseils sont bons à prendre « pour améliorer son confort », et les changements d’habitudes sont plus simples lorsque les tâches sont facilitées.
Au fil de cette formation, il sera question de mieux utiliser aussi le haut du corps, de s’échauffer avant de se mettre au travail, d’évaluer ces capacités physiques afin de les entretenir voire les renforcer. L’alimentation sera également abordée à la suite de demandes. De quoi redonner le sourire au travail.
*Les troubles musculo-squelettiques sont les pathologies qui concernent les muscles, tendons, nerfs, vaisseaux sanguins, articulations, ligaments, etc. à la périphérie des articulations des membres, et de la colonne vertébrale.
Avis aux viticultrices auboises, une rencontre le 5 Avril