Le président a le sourire cette année. La récolte est d’une très belle qualité propice à l’élaboration du rosé des Riceys.
Une ambiance particulière régnait dimanche au pressoir du champagne Gallimard à Ricey-Haut. Arnaud et son père Didier avaient le sourire. « La décuvaison commence » pour le champagne rosé tout d’abord, puis pour le fameux rosé des Riceys, sous le regard intéressé de leurs importateurs suédois, venus tout spécialement vivre quelques heures de la vendange 2025.
2025 sera sans aucun doute une année à retenir pour l’appellation rosé des Riceys. Plus d’une vingtaine de récoltants-manipulants ont fait une demande pour en élaborer cette année. « Je suis super content car ça montre qu’il y a toujours un attrait. En plus, depuis quatre ou cinq ans, nous avons de nouveaux vignerons qui s’y mettent », apprécie Arnaud Gallimard qui est le président de Syndicat de défense de l’AOC rosé des Riceys. La qualité des raisins de cette vendange a compté dans leur décision.
Les coteaux les mieux exposés et les plus pentus
Les raisins de cépage pinot noir ont été coupés par beau temps, mardi dernier chez les Gallimard. L’appellation rosé des Riceys ne représente que 350 hectares sur les 866 ha de l’AOC champagne, sur les coteaux les mieux exposés et les plus pentus. « L’état sanitaire est parfait. On n’a pas vu du tout de pourriture et on n’a pas moins de 11° », pointe Arnaud Gallimard qui ajoute : « Nous avons attendu au maximum de leur maturité pour les couper. Notre vigne en Val Robert a plus de 60 ans et nous réserve toujours de belles surprises. »
« Depuis quatre ou cinq ans, nous avons de nouveaux vignerons qui s’y mettent »
Les raisins ainsi coupés ont été acheminés au pressoir où ils ont été mis en cuve et légèrement foulés aux pieds. « Pour le champagne rosé, nous comptons quatre jours de macération. Pour le rosé des Riceys, c’est à peu près pareil. Nous, pour le rosé nous pratiquons des remontages quotidiens », reprend celui qui, année après année, a acquis de l’expérience pour reconnaître le goût requis pour ce vin tranquille qu’appréciait Louis XIV. À ce moment-là, il pourra stopper la macération. Les raisins rejoindront le pressoir grâce à une pompe à marc. Au passage, le jus est dégusté. De magnifiques arômes se dégagent déjà.
En cave ensuite
Le jus ira ensuite vieillir dans la fraîcheur des caves au moins trois ans – comme le champagne –, jusqu’à la mise en bouteille et la commercialisation. Entre-temps, en principe vers le mois de juin, une dégustation d’agrément sera effectuée par un jury de professionnels pour voir si le vin correspond vraiment aux critères très stricts de l’AOC rosé des Riceys.
La famille Gallimard prévoit 26 hectolitres de rosé des Riceys. « Cette année, c’est tellement beau que nous allons pouvoir faire de tout : des millésimes, des assemblages ; des vins qui vont vieillir en cuve, en fût de chêne et en amphores de terre cuite, d’autant plus que nous avons la quantité en plus de la qualité », se réjouit Didier. Arnaud est également ravi de l’ensemble de cette vendange, même s’il y a eu, comme dans beaucoup d’exploitations, des problèmes de personnel et une météo qui s’est révélée par moments capricieuse.