Bar-sur-Seine. Au lendemain de sa cession job dating, le centre de formation viti-vinicole ouvre ses portes ce samedi matin, et s’attend à discuter de sa nouvelle formation agricole « Grandes cultures » qui devrait (conditionnel encore de rigueur) y être dispensée à la rentrée prochaine.
Les habitudes sont parfois aussi tenaces que contradictoires. Si, d’un côté, la promotion des filières professionnelles au sein des collèges ne va pas souvent de soi, leur attrait, et les besoins de main-d’œuvre spécifique selon les territoires, sont indéniables.
Le CFA Cœur de vigne en a vécu un premier exemple, parfaitement attendu, ce vendredi matin lors de sa matinée job dating « Cultive ton emploi », qui a vu nombre de candidats potentiels défiler devant les partenaires du centre de formation (conseil départemental, France Travail, Cap Emploi, la Mission locale, le Point d’accueil installation et la chambre d’agriculture de l’Aube, Dynamo10, Ocapiat) et une dizaine de vignerons de la Côte des Bar en quête d’apprentis, de stagiaires ou d’employés. Et la tendance devrait se confirmer ce samedi lors d’une matinée portes ouvertes qui devrait encore bien porter son nom. « Ce (vendredi) , ça n’a pas désempli avant la fin de matinée », relevait Émilie Urbes, en attente de la seconde vague de ce samedi matin.
La responsable du site et son équipe connaissent par cœur l’intensité de ces périodes de mouvements, entre clôture des parcours des sortants, préparation de la rentrée des 2 e année et de celle des futurs entrants. Avec une autre habitude aussi bien ancrée que d’ouvrir les portes : celle de devoir repousser les murs.
Nouvelle formation…
La problématique n’est pas nouvelle. « On a cinq salles de classe, et avec sept classes de CFA (de la première année de CAP à la dernière de BTS), certaines semaines, on avait cinq classes sur site. » Et donc, l’obligation de délocaliser, parfois, toutes les formations pour adultes dispensées par Cœur de vigne. Heureusement, « grâce à des partenaires précieux sur lesquels on sait pouvoir compter », le CFA a pu délocaliser une grande partie de ces formations pour adultes dans un rayon très court, « à l’espace Weinling grâce à la Ville de Bar-sur-Seine, chez Cerfrance et Pellenc et au syndicat général des vignerons ».
Et la tendance a d’autant plus de raison de se confirmer que le CFA s’apprête à lancer un nouveau CAPa Métiers de l’agriculture, spécialité grandes cultures. Une première dans l’Aube. « L’habilitation est en cours », souligne Émilie Urbes. Du reste, les candidats n’ont pas attendu cette officialisation pour manifester leur intérêt. Une dizaine l’ont déjà fait, pour un cursus qui comptera une quinzaine de places, « 18 grand maximum », pour les deux spécialités (vignes et travaux de caves pour la spécialité viticole, et donc grandes cultures pour la nouvelle spécialité agricole), dont les élèves partageront les mêmes salles pour les modules généraux. « Pour les modules techniques, ils seront logiquement séparés. C’est là qu’on voit actuellement comment on va s’organiser », précise la responsable du site.
Car outre son souci de salles (auquel la direction espère remédier à terme en aménageant un préau en double salle de cours, un projet en attente de subventions), Cœurs de vignes doit aussi pallier un nouvel impératif de terrains pour les plateaux techniques en grandes cultures. Car si le Campus Terres de l’Aube est propriétaire de plusieurs hectares de terre, « celles-ci sont à Saint-Pouange. On espère trouver des agriculteurs qui puissent nous mettre à disposition leurs terres ici, dans le Barséquanais », appuie Émilie Urbes.
… et réalité virtuelle ?
On l’aura compris, la direction de Cœur de vigne concentre son énergie à « caser » ses élèves. On n’en est plus à essayer de faire rentrer un enjambeur dans les locaux du CFA. ça tombe « bien », façon de parler : le projet, évoqué en début d’année dernière, semble voué à être abandonné, faute de place donc, mais surtout de subventions. En outre, France Travail ne reconduit pas sa formation enjambeur au CFA, « mais nous poursuivons la nôtre », embraye la directrice, « car la demande en tractoristes est toujours aussi forte dans le secteur ».
Si le projet d’enjambeur est remisé, côté nouveautés, l’établissement a répondu à un nouvel appel à projet d’Ocapiat pour intégrer de la réalité virtuelle pour la taille de la vigne. « Même si la saison de taille s’étend sur plusieurs mois, ça nous permettrait de nous exercer en toute saison », explique Émilie Urbes. Et accessoirement, de pouvoir le faire sur site, en dehors des 21 petits ares de vigne dont dispose directement le CFA. « Heureusement qu’on a des partenaires vignerons qui nous laissent aller dans leurs vignes avec les apprenants pour s’exercer. » Une réalité pas virtuelle, celle-là !
Portes ouvertes du CFA Cœur de vigne, 1, impasse de la Vigne à Bar-sur-Seine, ce samedi 24 Mai de 9 h à 12 h.
Renseignements au 03.25.29.85.50.